La période française (1715 – 1810)
Abandonnée par les Hollandais, l’île devint une colonie française lorsque, en septembre 1715, Guillaume Dufresne d’Arsel débarqua et prit possession de ce précieux port d’attache situé sur la route des Indes. Il nomma l’île « Isle de France », mais ce ne fut qu’en 1721 que les Français commencèrent à l’occuper. Quelques années plus tard, en 1735, avec l’arrivée du plus illustre des gouverneurs français, Mahé de La Bourdonnais, l’Isle de France commença à se développer efficacement.
Mahé de La Bourdonnais fit de Port Louis une base navale et un centre de construction navale. Sous son gouvernement, de nombreux bâtiments furent construits, dont plusieurs sont encore là aujourd’hui, tels une partie de la maison du Gouverneur, le Château de Mon Plaisir à Pamplemousses, les Casernes centrales à Port Louis. L’île fut administrée par des représentants de la Compagnies des Indes orientales jusqu’en 1767.
Dès lors, et ce jusqu’en 1810, l’administration de l’île fut sous la responsabilité d’officiers élus par l’État français, à l’exception d’une brève période pendant la Révolution française, durant laquelle les habitants de l’île établirent un gouvernement pratiquement indépendant de la France.
Pendant les guerres napoléoniennes, l’Isle de France était devenue une base à partir de laquelle les corsaires français organisaient des attaques successives sur des navires marchands anglais. Ces attaques continuèrent jusqu’en 1810, lorsqu’une vaste expédition anglaise fut lancée pour prendre l’île. Une première attaque fut déjouée par les Français à Grand Port en août 1810 mais la principale attaque, lancée en décembre de la même année depuis Rodrigues, prise un an auparavant par les Anglais, s’avéra triomphale. En effet, les Anglais débarquèrent en grand nombre au nord de Maurice et renversèrent rapidement les Français, qui capitulèrent. Conformément au Traité de Paris de 1814, l’Isle de France, qui reprit son nom précédent de « Mauritius », fut définitivement cédée à la Grande Bretagne, avec ses territoires dépendants, qui incluaient alors Rodrigues et les Seychelles. Sur l’acte de capitulation des Français, signé par les deux parties, les Anglais garantissaient qu’ils respecteraient la langue française, les coutumes, les lois et les traditions des habitants de Maurice.